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La Franc- Maçonnerie rendue intelligible à ses adeptes

Apprenti   compagnon   Maitre

 

Joseph Paul Oswald Wirth est né le 5 août 1860, à Brienz, petite bourgade suisse alémanique de 2500 habitants, bordant le lac du même nom. De trois frères, deux moururent en bas âge, et Edward, officier de zouaves, périt au champ d'honneur en 1894. Une sœur, Élise, née en 1875, fut la compagne d'Oswald, de sa jeunesse jusqu'à sa mort.

Il disait humblement tout devoir à Stanislas de Guaïta, rencontré pour la première fois au printemps 1887, et qui le fit son secrétaire et ami.

Même si l'on peut aisément convenir que Guaïta ait pu lui enseigner l'art de tourner heureusement ses phrases, il est indéniable que le disciple a, par la suite, égalé, sinon dépassé, le maître, au moins dans le domaine du symbolisme. On lui doit en effet un certain nombre d'ouvrages qui sont devenus des classiques : Le Symbolisme hermétique dans ses rapports avec l'alchimie et la Franc-Maçonnerie, Le Symbolisme astrologique, le Tarot des imagiers du Moyen Âge dans lequel il reprend l'étude symbolique des lames majeures qu'il avait dessinées pour Guaïta.

D'une manière générale, et contrairement à celui qu'il considérait comme son maître, il s'est davantage intéressé à la Franc-Maçonnerie qu'à la Rose-Croix. Les Mystères de l'Art Royal et La Franc-Maçonnerie rendue intelligible à ses adeptes en rendent compte brillamment.

Oswald Wirth mourut le 9 mars 1943. Il est enterré au cimetière de Mouterre-sur-Blourde, au sud de Poitiers.

On parlait de lui, écrit Marius Lepage dans l’Avant-Propos qu’il écrivit en 1962 pour la réédition du Livre de l’Apprenti, comme d’une sorte de saint de la Franc-maçonnerie, et, ainsi qu’il arrive pour les saints, l’hagiographie estompait ses traits et sa pensée sous le voile pieux de la fable... On oublie parfois que la trilogie que Wirth consacra aux grades symboliques portait en surtitre La Franc- Maçonnerie rendue intelligible à ses adeptes, cruauté lucide.

Ces trois manuels ne prétendent  rien inculquer. L'Initiation enseigne à penser, donc à faire l'effort personnel qui conduit à l'élaboration de la vérité. Celle-ci n'est jamais révélée à l'Initié, dont la mission consiste à découvrir par lui-même les secrets qui l'intéressent. L'Art auquel il s'adonne veut qu'il sache construire selon ses convenances personnelles l'édifice de ses propres convictions. Toute liberté lui est laissée à cet égard, pourvu qu'il construise solidement, avec des matériaux judicieusement choisis, car toute pierre n'est pas acceptable par le constructeur, qui doit éprouver, au point de vue de la cohésion, le grain de tout bloc qu'il met en œuvre. Il en va de même dans le domaine des idées, où nulle conception ne doit être acceptée sans examen.